diabète ... prévention !

Publié le par ABD WaPi

A l’horizon 2040, 642 millions de malades atteints sur la planète  

Une nouvelle étude chiffre à 50 % les patients   qui ont un risque augmenté dans les dix  ans.  Les spécialistes parlent d’un « tsunami pandémique ».  
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Selon une nouvelle étude menée auprès de 15.000 personnes en Belgique, la moitié encourt aujourd’hui un risque augmenté de développer un diabète dans les toutes prochaines années.
C’est la conclusion, effrayante, d’une étude menée par le professeur Martin Buysschaert, spécialiste de la maladie à l’UCL et président de l’Association belge du diabète, qui a révélé ces résultats en marge du lancement d’une page Facebook dédiée aux diabétiques.
Le danger cardiovasculaire accru
On le sait trop peu : outre l’obligation de se piquer régulièrement à l’insuline, le malade diabétique encourt des complications graves, essentiellement dues à l’excès de sucre dans le sang, qui détériore lentement, silencieusement mais sûrement, les nerfs. Ainsi, la rétinopathie diabétique est la principale cause de cécité et touche 29% des diabétiques de plus de 40 ans. Il augmente le risque de mortalité cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral. Un diabète mal ou non soigné est aussi responsable de 60 % de l’ensemble des amputations non traumatiques des membres chez l’adulte. C’est la principale cause d’amputation des membres inférieurs. Le rein, ce filtre naturel exceptionnel, souffre également de cette abondance de sucre : 44 % des niveaux d’insuffisance rénale sont dus à un diabète. Et 10 % des patients diabétiques décèdent d’insuffisance rénale.
 
Un risque multiplié par… 13

Un tableau sombre ? Oui, mais il faut rompre avec le silence qui accompagne trop souvent une maladie très silencieuse dont les symptômes restent très longtemps «à bas bruit ». Quand ils deviennent aigus et menacent l’intégrité physique, il est souvent bien tard pour activer certaines solutions. D’autant que, bien contrôlé, un diabète n’est pas une condamnation à mort. Ainsi, si un diabétique parvient à maintenir son hémoglobine glyquée à 7, il ne majore que très légèrement son risque de complications cardiovasculaires. Mais le laisse-t-il filer à 11 et les chiffres s’affolent : le risque de neuropathie est multiplié par six, de néphropathie (rein) par dix, de rétinopathie (œil) par treize. Et de microalbuménurie (présence d’une quantité faible mais anormale d’albumine dans les urines) par quatre…

« Or, ce maintien du diabétique à moins de 7 d’hémoglobine glyquée, on ne l’obtient aujourd’hui que chez la moitié des diabétiques sous traitement ; 60 % en Belgique, dans de bonnes conditions. Mais c’est le verre à moitié vide : cela veut dire que 40 % des patients, malgré notre arsenal thérapeutique, sont toujours exposés à une majoration du risque. C’est pour cela que l’ADA, l’Association scientifique américaine du diabète, a décrété que 2017 devait être l’année de la personnalisation du traitement du diabète. Parce qu’il faut une solution personnalisée pour chacun », explique le professeur Martin Buysschaert.

Heureusement, deux nouvelles classes de médicaments, les inhibiteurs de DPP4 et les inhibiteurs sélectifs de la SGLT2, semblent non seulement lutter contre le diabète des patients mais apporter un bénéfice cardiovasculaire spécifique. Sera-ce suffisant pour faire mentir les prévisions d’un tsunami de diabètes de type 2 ? Chacun l’espère.

 (c)  Le Soir SCIENCES  : 16/03/2017 - Frédéric Sournois

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