diabète ... prévention !
A l’horizon 2040, 642

Un tableau sombre ? Oui, mais il faut rompre avec le silence qui accompagne trop souvent une maladie très silencieuse dont les symptômes restent très longtemps «à bas bruit ». Quand ils deviennent aigus et menacent l’intégrité physique, il est souvent bien tard pour activer certaines solutions. D’autant que, bien contrôlé, un diabète n’est pas une condamnation à mort. Ainsi, si un diabétique parvient à maintenir son hémoglobine glyquée à 7, il ne majore que très légèrement son risque de complications cardiovasculaires. Mais le laisse-t-il filer à 11 et les chiffres s’affolent : le risque de neuropathie est multiplié par six, de néphropathie (rein) par dix, de rétinopathie (œil) par treize. Et de microalbuménurie (présence d’une quantité faible mais anormale d’albumine dans les urines) par quatre…
« Or, ce maintien du diabétique à moins de 7 d’hémoglobine glyquée, on ne l’obtient aujourd’hui que chez la moitié des diabétiques sous traitement ; 60 % en Belgique, dans de bonnes conditions. Mais c’est le verre à moitié vide : cela veut dire que 40 % des patients, malgré notre arsenal thérapeutique, sont toujours exposés à une majoration du risque. C’est pour cela que l’ADA, l’Association scientifique américaine du diabète, a décrété que 2017 devait être l’année de la personnalisation du traitement du diabète. Parce qu’il faut une solution personnalisée pour chacun », explique le professeur Martin Buysschaert.
Heureusement, deux nouvelles classes de médicaments, les inhibiteurs de DPP4 et les inhibiteurs sélectifs de la SGLT2, semblent non seulement lutter contre le diabète des patients mais apporter un bénéfice cardiovasculaire spécifique. Sera-ce suffisant pour faire mentir les prévisions d’un tsunami de diabètes de type 2 ? Chacun l’espère.
(c) Le Soir SCIENCES : 16/03/2017 - Frédéric Sournois